jeudi 12 juin 2008

Ouest - France, 4 mai 1992

" En coupant les parasites, les gestes sont plus forts. "


Théâtre D-Nué
Cet animal étrange
Le prix de la Francophonie


Une équipe d'apprentis comédiens


" On avait jamais entendu parler de Cholet avant de venir participer au festival des Arlequins. L'accueil a été très sympa." Pour les onze comédiens du théâtre D-Nué, Cholet représente une étape importante. C'est la première fois qu'ils jouent en province. Auparavant, ils ne s'étaient produit que sur des scène parisiennes. Vendredi, lors de la première journée de sélection, ils ont présenté "Cet animal étrange" de Gabriel Arout, inspiré de nouvelles de Tchekhov.


Le rideau s'ouvre, pas de décor. Tous les acteurs sont assis au fond de la scène. Sur le côté gauche, deux musiciens. Costumes, musique : nous sommes en Perse. A droite, un personnage va intervenir tout au long de la pièce. Les acteurs viennent à tour de rôle jouer ce qu'il raconte. Lui, c'est le conteur. Grâce à la fluidité de la mise en scène, l'enchaînement des scènes, le mouvement des acteurs, le texte s'avale à grosses lampées. Un texte pourtant, à priori, difficile à digérer : histoire d'hommes et de femmes, de vies et de morts.


" J'ai essayé de mettre le texte en valeur avec un regard différent ", explique Sadreddin Zahed, le metteur en scène d'origine iranienne. Un regard qui s'inspire du théâtre perse mêlé au répertoire occidental. Mais "cet animal étrange" est un assemblage de nouvelles créées pour le théâtre de boulevard.

" C'est pour cela que j'ai crée le rôle du conteur, sorte de fil conducteur. A partir des indications scéniques, on a ajouté des récits de Tchekhov."


Tout repose ensuite sur le jeu des acteurs. l'harmonie et la coordination de leurs mouvements. Car pour Sadreddin Zahed, " il faut réduire les accessoires au minimum. Supprimer les tapis rouges, les couleurs, le décor. Ils alourdissent le sens vrai du théâtre. En coupant les parasites, les gestes sont plus forts ".


Formation scientifique

Du théâtre en complet dénuement, d'où le nom de la troupe. Troupe créée sous forme d'association l'année dernière " dans le but de faire une recherche, formation scientifique basée sur le théâtre occidental et la culture Perse. Monter des spectacles n'est pas notre vocation première ", précise le metteur en scène. "Nous répétons six jours par semaine, de 17h à 23h. En dehors, chacun se débrouille pour trouver des petit boulots. Il faut bien vivre. " Reste à souhaiter à ces troubadours du théâtre d'être sélectionnés pour le gala final.

Aucun commentaire: