LE TRAVAIL DE THÉÂTRE ET LE GROUPE
Les « règles du jeu » sont à la fois simples et complexes. Elles sont simples dans le sens où plusieurs comédiens apprennent leur texte, montent sur la scène, l’arpentent de gauche à droite, d’avant en arrière, en courant, en sautant, en riant, en pleurant ou encore en criant. C’est ce que l’on voit à première vue, en apparence. Mais la difficulté intervient dès lors que ce monde facile et simple devra prendre la dimension réelle de la vie, dans un espace unique et limité, pour devenir symbole vivant du monde réel.
Ce monde restreint et limité a plus d’impact que le monde réel dans nous vivons. La vie s’y écoule sans que l’on ait besoin d’y passer des heures, des jours, des mois, des années, voire des siècles. Chaque signe, chaque mouvement a alors un sens aigu, une force énorme, sans avoir à prendre nécessairement une forme réelle, réaliste comme dans la vie de tous les jours.
Pour que le tout fonctionne véritablement et prenne une valeur efficace, il faut que le groupe, qui le moteur, marche, comme on l’a déjà dit, à la perfection. Ce groupe doit avoir une cohésion, comme deux personnes dans la vie forment un couple. Le travail de groupe est un mariage collectif qui doit reposer sur une connaissance authentique de soi-même et d’autrui. On doit être capable de faire route ensemble, de connaître les bons et les mauvais côtés de chacun, de savoir vivre ensemble. Il faut que l’apparence extérieure corresponde à la réalité intérieure. Le masque tombe, la vraie nature de chacun apparaît et permet alors aux comédiens de communiquer et peindre de façon collective sur une même toile. C’est ici que réside le charme, le mystère et la difficulté du théâtre.
Pour dépasser cette difficulté, il faut que chaque comédien à l’intérieur du groupe connaisse bien son corps et le mette en rapport avec les autres. Ce travail est composé d’un ensemble d’exercices nommé « Le travail corporel » qui n’est pas un but en soi. Il débute par des exercices simples et lents, pour finir par des exercices de plus en plus complexes et rapides. Une fois la maîtrise corporelle acquise, il faut se mettre en rapport avec tous les comédiens et en même temps travailler sur le rapport corps/espace, corps/rythme et corps/son. Une autre partie de l’entraînement porte sur le travail de sons, de voix, de chant, généralement nommé « Le travail vocal ». Chaque individu, par des exercices précis, développe sa capacité vocale, commence une expérience sur le rapport voix/espace et fait également une recherche sur le rapport voix/sentiment, etc...
On aborde ensuite « Le rythme », puis un travail de « concentration », « d’équilibre » et « d’écoute » de soi-même et des autres. Un travail de « miroir » et de « cohésion » et d’harmonisation.
Après ces entraînements de base, le groupe commence la deuxième phase de son travail, qui consiste en des exercices variés sur le jeu, la relation, les sentiments, l’état, la situation, etc... Puis, on se met à improviser dans un premier temps en silence, ensuite avec les mots, et enfin, avec le texte.
C’est alors que tous les acquis peuvent être mis en pratique en abordant un texte théâtral dans sa globalité, pour finir par lui donner vie dans un espace scénique.
Sadreddin zahed et son travail quotidien individuel
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